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Echo-Fipol assignée en justice

mardi 17 juillet 2001
Ouest France

À la requête de la Confédération maritime, la société Erika claims handling office (Echo) vient d’être assignée devant le tribunal de commerce de Lorient et ses représentants cités à comparaître le 10 août prochain. (Ouest-France du 17 juillet 2001)

Le 11 janvier 2000, quelques semaines après le naufrage de l’Erika, était constituée, en partenariat entre le Fipol et l’assureur du pétrolier, la société Erika Claims handling office echo, dite Écho, ayant son siège à Lorient. Cette société a pour objet le commissariat d’avaries, de gestion de sinistres, la réception, le traitement, la vérification et la transmission des réclamations émanant des victimes du naufrage de l’Erika..

Comparution le 10 août

Quatre associés, dont la société Holding JQM, composent la société Écho. Merri Jacquemin en est actionnaire majoritaire. Mais le capital social de Holding JQM est constitué en totalité et uniquement par l’apport des parts sociales qu’il détient lui-même, en indivision avec sa mère, et par l’apport des parts de sa femme dans les sociétés CGM et VIP autos. Ces dernières ont fait l’objet de liquidations judiciaires en 1996 et 1997.

Pour le cabinet Lesselin-Danicourt de Lorient, avocats de la Confédération maritime, « la Holding JQM a donc perdu la totalité de son capital social. Elle s’est présentée le 11 janvier 2000, faussement, comme toujours détentrice d’un capital social de 355 000 F (54 119 euros). Le dirigeant, de fait, est Merri Jacquemin, courtier maritime, qui, aux termes de l’article 85 du Code du commerce, ne peut s’intéresser dans une aucune entreprise commerciale. Merri Jacquemin se devait de procéder au dépôt de bilan ou à tout le moins à la dissolution de la Holding JQM et consulter les associés. Il est surprenant, qu’en présence de toutes ces liquidations judiciaires, qu’aucune procédure en faillite personnelle ni en comblement du passif n’ait été engagée contre gérants de droits et gérant de fait. C’est dans ces conditions qu’a pu se constituer la Sarl Écho. Grâce au mandat obtenu par Merri Jacquemin de la part de l’assureur de l’Erika et du Fipol, de gérer les fonds destinés à l’indemnisation des victimes. »

Une autre plainte

En définitive, les requérants souhaitent que le tribunal condamne Merri Jacquemin à communiquer la copie du mandat donné par le Fipol l’autorisant à gérer les fonds destinés aux victimes, et ce, dans le délai de quinze jours à compter du jugement demandé pour le 10 août. Ils demandent en outre au tribunal de prononcer la dissolution de la Holding JQM et de nommer un administrateur judiciaire. Ce dernier devra gérer les comptes destinés à l’indemnisation des victimes.

En novembre 2000, une association de victimes, au nom de la Confédération maritime, avait porté plainte, à Paris, pour « escroquerie et abus de confiance ». Les victimes s’étaient étonnées des retards d’indemnisation. Ils soupçonnaient un blocage des dossiers depuis Lorient. L’assureur du pétrolier devant contribuer à l’indemnisation à hauteur de 84 millions de francs (12 805 717 euros). L’association que préside Alain Malardé (Confédération maritime) accusait le Fipol et l’assureur de « collusion ». Mans Jacobsson, l’administrateur du Fipol, avait précisé à l’époque que les fonds n’étaient pas à Lorient mais à Londres et que le financement d’Écho était indépendant du fonds d’indemnisation.

Pierre WADOUX.


Voir en ligne : http://www.ouest-france.fr/dossiershtm/naufrage-erika/170701.htm