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Erika, le pot de terre contre les pots de vin

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Le 06 octobre 2006, sur le port du Guilvinec (29), malgré la protection de 300 policiers, Alain Malardé parvient à interpeller directement monsieur Sarkozy à bord d’un chalutier. Face à une forêt de caméras et de micros, M. Sarkozy a promis publiquement et personnellement de recevoir Alain Malardé président de la Confédération maritime, directement à son cabinet au ministère de l’intérieur afin d’étudier le dossier des indemnisations des victimes de la marée noire de l’ "Erika".

La convention internationale de 1992 ratifiée par la France, qui préside au destin des victimes des marées noires, a été notoirement violée par les pétroliers avec l’aval de l’Etat français.

Deux tribunaux de commerce, Nantes et Rennes, en charge de valider et de répartir les indemnisations ont été récusés par la Confédération maritime.

Trois juge-commissaires ont dû également jeter l’éponge (deux récusés, un démissionnaire), mis devant le fait que ce sont les pétroliers via le Fipol qui décident par eux-mêmes du destin de leurs propres victimes. Les tribunaux de commerce et les juge-commissaires sont ainsi cantonnés à un simple rôle de faire-valoir.

L’armateur propriétaire de l’Erika n’a toujours pas consigné les 84 millions de francs (1999) du montant de sa responsabilité qui doivent normalement être versés à la caisse des dépôts et consignation et tenus à la disposition d’un juge-commissaire en charge de les répartir équitablement entre les victimes au prorata de leur demande et sans paiement préférentiel.

Nous constatons que ces 84 millions de francs ont été détournés par le Fipol au profit des pétroliers ce qui leur permet de décider par eux-mêmes, sur la base de leurs expertises non contradictoires, du destin de leurs propres victimes.

La convention internationale de 1992 est très claire sur ce point ; le montant de la responsabilité de l’armateur n’ayant pas été consigné, sa responsabilité devient donc illimitée.

Nous sommes face à un détournement de fonds caractérisé que madame Eva Joly qualifie de la façon suivante : "LE PAIEMENT A UN MAUVAIS CRÉANCIER N’EST PAS LIBÉRATOIRE". Traduit en langage courant, le paiement des 84 millions effectué au profit des pétroliers (via le Fipol) en lieu et place du juge-commissaire, ne constitue pas un paiement régulier donc ne libère pas l’armateur propriétaire de sa dette envers les victimes.

Nous n’avons rencontré au cours de ces 7 dernières années qu’un seul honnête homme, le juge-commissaire Jacques Delage, de Rennes, qui a eu le courage de démissionner afin de ne pas cautionner les malversations des pétroliers.

M. Nicolas Sarkozy, malgré sa promesse publique de recevoir Alain Malardé personnellement en son ministère, s’est contenté de faire rédiger quelques courriers polis par son chef de cabinet, M. Laurent Solly, prétextant qu’il s’agit d’une affaire de justice qui ne le concerne pas. En fait, M. Sarkozy s’est lamentablement dégonflé face à la puissance financière quasiment illimitée de l’empire TotalFina et de ce fait a trahi les victimes en privilégiant la défense des intérêts industriels au détriment de l’application du droit qui consiste tout simplement à faire respecter la signature de la France au bas d’une convention internationale. Si la vision de la France de M. Sarkozy s’harmonise avec son comportement, décrit ci-dessus et non contestable, je souhaite bonne chance à toutes les victimes qui seront confrontées un jour aux empires industriels...

Alain Malardé

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