L’homme du jour Alain Malardé
mardi 18 décembre 2001
L’Humanité
Coup de tabac pour le défenseur des victimes de l’Erika. Alain Malardé a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour avoir détruit, samedi dernier, la vitrine du bureau du FIPOL, à Lorient... au volant d’un tractopelle de location. Rude décision pour cet alter ego nautique de José Bové qui a créé, en mars 2000, la Confédération maritime, un organisme qui lutte pour que les conséquences de la célèbre marée noire soient correctement indemnisées. Mais qui ne devrait pas émouvoir plus que ça ce Breton furibard de cinquante-deux ans, qui a déclaré une véritable guerre à TotalFina. " Cet épisode me renforce, ajoute-t-il, ça va faire entendre mes revendications. Maintenant ils savent que ma détermination est totale. " Thierry Desmarest, le patron du groupe pétrolier, aura pris note du jeu de mot. Depuis le naufrage du pétrolier, le 12 décembre 1999, Alain Malardé, qui a dû déposer le bilan de son agence maritime à la suite de la catastrophe, a endossé l’habit de l’acharné jusqu’au-boutiste, mêlant coups de gueule et coups d’éclat pour obtenir réparation. À la dernière assemblée générale de Total, lui qui assura la sécurité rapprochée du général de Gaulle en 1967, ira même jusqu’à se ruer sur Thierry Desmarest, avant de se heurter au service d’ordre. Un fait d’arme qui vient rappeler que lorsqu’on est marin et breton, on ne craint pas de mener une vie houleuse.
L. M.
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