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Le bureau du Fipol mis en cause

jeudi 26 avril 2001
Ouest France

La confédération maritime, présidée par Alain Malardé, s’attaque au bureau du Fipol de Lorient. Selon le syndicat, la SARL Echo, chargée de gérer l’indemnisation des victimes, cacherait un montage illégal. Merri Jacquemin, gérant de la société, se défend. (Ouest-France du 26 avril 2001)

LORIENT. - « Certains me prennent pour un doux dingue. Mais je ne peux pas laisser des gens s’enrichir sur le dos des victimes de la pollution de l’Erika. Je me sens chargé d’une mission. » Depuis des mois, le Morbihannais Alain Malardé, président de la confédération maritime, critique les pratiques du Fonds international d’indemnisation pour des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (Fipol). Après les opérations « coup de poing » contre le bureau lorientais d’indemnisation des victimes du naufrage de l’Erika, il attaque, depuis le début de l’année, sur le terrain judiciaire.

Conseillée par deux avocats, Me Emmanuel Ludot, de Reims et Me Jean-Pierre Lesselin de Lorient, la confédération maritime a engagé plusieurs procédures contre le bureau du Fipol et contre Total, propriétaire de la cargaison du pétrolier naufragé.

Le tribunal de grande instance de Brest est saisi d’une plainte pour « faux et usage de faux, tromperie et escroquerie » à l’encontre des membres de la SARL Echo, société qui gère le bureau Fipol de Lorient. « C’est incroyable, tempête Alain Malardé, la SARL Echo est une société commerciale composée de la holding JQM et d’un groupement de courtiers jurés installés à Brest. Or selon l’article 80 du code du commerce, un courtier juré n’a pas le droit de prétendre aux dividendes d’une société commerciale. » Les courtiers brestois ne souhaitent pas « faire de commentaires ». Ils affirment toutefois que l’article en question a été abrogé.

Tenace, Alain Malardé soulève un autre problème. « La holding JQM, des initiales de Merri Jacquemin, courtier maritime et agent du Fipol à Lorient, serait constituée de deux sociétés qui n’existent plus. La première, la concession générale du Morbihan (CGM) a été placée en liquidation judiciaire le 17 octobre 1997. La seconde, la société Vannes Import Prestige Auto, a elle aussi été liquidée le 22 décembre 1994. »

Merri Jacquemin conteste : la holding JQM n’est plus actionnaire de la SARL Echo. En lieu et place, on trouve Merri Jacquemin à titre personnel. Explications sur ce changement de statuts : « Face au terrorisme de M. Malardé, nous avons décidé de modifier la constitution de la SARL Echo en juin 2000. Ce qui n’enlève rien à la légalité de la holding JQM, qui existe toujours et qui est une société indépendante de la CGM et de VIP Auto. La première a effectivement été liquidée. Quant à la deuxième, elle a été vendue puis liquidée par la suite. » Un extrait du registre du commerce et des sociétés du 2 avril confirme ses propos.

Face aux procédures engagées par Alain Malardé et désormais centralisées par un juge d’instruction parisien, Merri Jacquemin va contre-attaquer. « Dès jeudi, je rencontre mon avocat et je porte plainte pour diffamation. ». Elle viendra s’ajouter à une plainte pour chantage, déposée par Merri Jacquemin, le 22 décembre à Lorient, contre Alain Malardé. Le Fipol venait alors de refuser de prendre en compte sa demande d’indemnisation, déposée au titre de son activité de loueur de bateaux.

Nicolas CARNEC.


Voir en ligne : http://www.ouest-france.fr/dossiershtm/naufrage-erika/260401.htm